La jeunesse en politique : une faible participation électorale – Le cas de Chypre

De nombreuses personnes affirment que, ces derniers temps, les jeunes se sont éloignés de la vie et de la participation politiques. Au niveau européen, leur participation à la vie politique est source de préoccupation depuis longtemps. On constate une perte significative des liens communautaires, un manque d’intérêt et de connaissance des processus politiques, et un faible niveau de confiance dans les politiciens et les partis politiques, ce qui affaiblit le sentiment d’engagement politique. Les votants jeunes, notamment la Génération Z (âgés de 18 à 24 ans) et la Génération Y (âgés de 25 à 34 ans), sont moins susceptibles de voter que d’autres groupes.

C’est ce qu’on a été constaté après les dernières élections présidentielles aux États Unis et d’autres exemples européens tels que les élections au parlement Chypriote. Dans le premier cas, les votants jeunes ont eu un écart de 15 points par rapport au taux de participation globale pendant les élections présidentielles américaines, qui se situait autour de 51%. En outre, les votants âgés de 18 à 35 ans en Chypre ont eu un taux de 61%, lequel est considéré très bas. Par conséquent, la dévaluation de la politique par les jeunes doit trouver son origine quelque part.

Ces conséquences sont dues à des obstacles au niveau structurel, individuel et organisationnel. En ce qui concerne le structurel, des nombreuses personnes soutiennent que l’âge des candidats est souvent la raison pour laquelle les jeunes ont l’impression de ne pas trouver de représentation. Par exemple, dans le cas de Chypre, l’âge moyen de la chambre des représentants est de 49,41 ans. Outre des raisons structurelles, il y a d’autres obstacles plus spécifiques qui découragent les jeunes de voter.

Les jeunes ont grandi dans un environnement différent de celui de leurs parents parce qu’ils ont vécu la crise financière de 2008, l’ère Covid-19 et la crise actuelle du gaz. Tout cela a créé une atmosphère de méfiance à l’égard des institutions politiques, tandis que le manque de transparence les a rendus sceptiques sur la fiabilité des responsables politiques. Lorsqu’il s’agit du niveau organisationnel, la jeunesse va faire confiance aux partis politiques. Cependant, ces derniers sont souvent impliqués dans des scandales politiques et ils perdent la confiance des jeunes, lesquels préfèrent ne pas participer dans des processus de votation dans les pays avec des indices de corruption élevés.

Néanmoins, la faible participation électorale n’est pas représentative. Historiquement, les jeunes ne votaient pas, mais ils avaient d’autres possibilités de participation.  Ils font partie d’organisation jeunesse ou ils participent à des initiatives qui visent à changer la société en votant un représentant et à travers des approches ascendantes. Cependant, plusieurs initiatives des jeunes ont été postposées à cause de la pandémie Covid-19 et beaucoup d’entre elles sont encore en train de se remettre des conséquences. Maintenant que le monde entre dans l’ère postpandémique, la jeunesse doit jouer un rôle essentiel dans l’élaboration des politiques sociopolitiques au sein de l’UE.

https://www.nytimes.com/2020/10/08/upshot/youth-voting-2020-election.html

https://national-policies.eacea.ec.europa.eu/youthwiki/chapters/cyprus/52-youth-participation-in-representative-democracy

https://www.census.gov/newsroom/press-releases/2021/2020-presidential-election-voting-and-registration-tables-now-available.html

https://www.europarl.europa.eu/at-your-service/en/be-heard/eurobarometer/2019-european-elections-entered-a-new-dimension

https://aceproject.org/ace-en/topics/yt/yt10/yt220/obstacles-at-the-organizational-level

https://www.europarl.europa.eu/news/en/press-room/20190923IPR61602/2019-european-elections-record-turnout-driven-by-young-people